mardi 6 mars 2018

A quoi bon

Aujourd'hui ce blog a trois ans.

Oui mais voila, aujourd'hui je n'ai pas le cœur à la fête. Je suis bleue, comme disent les anglophones. Moi qui essaye toujours de me concentrer sur le coté positif des choses, de voir le verre à moitié plein, aujourd'hui je le vois plutôt 3/4 vide. Alors je fais quoi avec ça ? Je remise mes sentiments dans ma poche avec mon mouchoir par dessus et je fais comme les années précédentes un petit concours d'anniversaire ? Je pourrais, c'est ce que j'avais prévu de faire.

Mais de petit un j'ai pas envie, et de petit deux je me demande pourquoi. A quoi ça sert, à quoi ça a servi les deux dernières années ? Dans une rare tentative d'être honnête avec moi-même, j'en arrive à la conclusion que si je fais ça c'est pour me faire plaisir. Essayer d'attirer plus de lecteurs et flatter mon égo en faisant un cadeau. A quoi bon. Le verre semblera toujours aussi plein de vide puisque ça ne dépends que de mon point de vue.

Mon point de vue habituel, c'est de toujours chercher ce qui est beau, bon, juste, généreux, bienveillant. On sait tous que le monde dans sa globalité n'est pas comme ça, alors je m'accroche à toutes les gouttelettes de beau, de bon, de bien, de juste, et il y en a beaucoup, si on les cherche bien, si on est vigilant pour ne pas les laisser passer sans les reconnaitre. Et ça remplit le verre.

Aujourd'hui, il y a plein de grosses bulles de tristesse, de colère, de douleur, de découragement, de peur, d'angoisse, d'injustice, de vide, qui empêchent les petites goutes de bon, de beau, de bien, de juste, d'arriver jusqu'au verre.

Alors je me raccroche à ce que je peux, je regarde mes mailles



Elles sont belles, elles sont toutes semblables et toutes différentes, chacune est unique et pourtant aucune d'entre elles ne peut exister sans les autres, celles qui viennent avant et celles qui viennent après. Petit à petit, une par une, elles construisent un ensemble, un tout, un monde. Si j'en perd une, le tout s’effiloche, se délite, perd sa forme et sa fonction.

Mais je peux toujours rattraper la maille perdue, lui faire remonter la pente, retrouver sa route, sa place, son rôle.


Aujourd'hui j'ai du mal à voir au delà des mailles perdues, des fils cassés, des erreurs, des oublis, des sabotages. Demain j'espère, je reprendrai le petit travail quotidien de reprisage, de rattrapage, de tricotage patient des petites mailles qui font une vie. Mais pas aujourd'hui.


Aujourd'hui mon blog a trois ans, et j'ai le droit d'être triste, et j'ai le droit de le dire. Parce que ça me fait du bien de le dire, et parce que j'ai créé ce blog pour me faire du bien.


Et si vous voulez m'aider, regardez autour de vous et trouvez quelque chose de bien, de beau, de bon, de juste, prenez le temps de l'admirer, de l'encourager, de l'aider à toucher quelqu'un d'autre. Prenez dans vos bras quelqu'un que vous aimez et dites lui qu'il vous est précieux. Riez, pleurez, chantez, criez, soyez vous-même. Parlez, écoutez, tendez des fils entre vous et le monde. Plein plein de fils de toutes les couleurs.



9 commentaires:

  1. Moi j'aime bien ton blog, et je sais qu'il apporte son lot de joie, et pas seulement à moi! tu peux être fière de ces trois ans. Merci.
    Je te souhaites de retrouver le chemin de ces mailles qui font tant de bien. Pensées vers toi d'un autre petit bout d'internet, une autre toile tiens :)

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    1. merci, c'est pour ça que je partage rarement mes vagues à l'âme, parce qu'on récolte ce que l'on sème.
      Mon petit bout de toile va mieux avec le soleil revenu, j'en souffle un peu vers le tien.

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  2. Envoi de pensées douces et colorées du petit matin à Meliluc et tous ses moutons souriants.

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    1. merci pour la douceur et la couleur, les moutons et moi retrouvons doucement le sourire.

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  3. Non, n'arrête pas de raconter, moi, je te suis avec assiduité et avec plaisir ! Je ne commente pas souvent, mais c'est pour t'éviter d'avoir à lire des platitudes et à te demander si c'est utile d'accepter un commentaire sans beaucoup d'intérêt.

    Puis, la question de : "je continue à bloguer ou pas" se pose à moi régulièrement aussi (et certainement à beaucoup d'autres). Souvent, j'ai l'impression de causer dans le vide et de passer trop de temps à écrire et à mettre quelques photos.
    Mais, bizarrement, alors que j'ai très peu d'abonnés, parfois je vois des gens qui causent ailleurs de tel ou tel message que j'ai pu poster, qui veulent poursuivre mes tests ou s'en inspirer.

    Alors, je laisse en ligne et selon l'humeur (et le temps que j'ai devant moi), je continue à raconter.

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    1. Mais à toi aussi Eibhlin, je te confirme que je te lis aussi ! Je suis abonnée à vos blogs à toutes deux, mais effectivement je ne poste pas toujours de réponse par manque de temps ! Pas par manque d'intérêt !

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    2. Merci Eibhlin, comme toi je suis ravie quand mes articles plaisent ou aident, et je sais que ça peut être le cas "en silence", j'écris quand j'ai envie d'écrire, je montre quand j'ai envie de montrer. Pour les conversations il y a Ravelry, le blog c'est un autre média.

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  4. Oh bah ma p'tite mère que t'as l'air de pas avoir la niaque toi alors ??!! Bah tu sais quoi ? Je te prendrais bien dans mes bras là tout de suite maintenant ma belle Méli !
    Mais enfin ne fais pas comme moi ! N'arrête pas ton blog ! Moi aussi je te lis avec plaisir et j'admire l'experte ès-chaussettes que tu es devenue (outre la fileuse expérimentée que tu es également devenue...) Plein plein plein de bises !

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    1. Merci Stéphanie, je prends aussi les intentions de câlins 😉, et les compliments même si je ne suis pas sure de les mériter.

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